(VOVWORLD) - «Ce que femme veut…» Pour un peu, on pourrait croire que le proverbe a été inventé tout exprès pour les femmes vietnamiennes...Celles de la province de Dak Lak, en tout cas, sont particulièrement actives lorsqu’il s’agit de maintenir la stabilité et l’ordre social. Ces messieurs n’ont qu’à bien se tenir!...
Les femmes exemplaires de Dak Lak mises à l’honneur
|
Au début des années 2000, le village de Sek était ce qu’il convient d’appeler un «point noir». Rattachée au district d’Ea H’leo, la localité est traversée par la nationale A 14, une route qui, à cet endroit tout du moins, serait restée synonyme d’accidents et de passage illégal de la frontière si l’association des femmes du village n’avait pas décidé d’y mettre bon ordre. Ces dames ont en effet créé une sorte de brigade, chargée du maintien de la sécurité et de l’ordre social, et se sont données pour mission de sensibiliser la population locale au bien fondé et surtout au respect des politiques du Parti et de l’État. Manifestement, elles ont su faire preuve d’efficacité, à en juger par les propos de Kpa H’Ben, la secrétaire de la section du Parti du hameau.
«Grâce à elles, il y a beaucoup moins d’accidents de la circulation. Mais surtout, il n’y a plus de toxicomanes ou de passeurs illégaux à la frontière», constate-t-elle.
Kpa H’Ben, la secrétaire de la section du Parti du hameau Sek |
La commune de Cu Dliê Mnông jouissait elle aussi d’une mauvaise réputation en matière de sécurité jusqu'à ce que son association des femmes ne prenne le problème à bras le corps, et ce dans le cadre de la nouvelle ruralité. Chaque village de la commune compte désormais six clubs de femmes dont un qui est chargé du maintien de la sécurité et de l’ordre et un autre de la lutte contre les violences familiales. 16 femmes, victimes de violences conjugales, ont ainsi pu trouver la protection dont elles avaient besoin, et 18 couples éviter la rupture qui les menaçait. Mais ce n’est pas tout. L’association travaille en étroite collaboration avec la police, non seulement pour enrayer la criminalité, mais aussi pour sensibiliser les jeunes aux dangers de l’alcool. H’Yuôr Kdoh, sa présidente:
«Le club des femmes fortes et belles qu’on a créé en 2019 attire beaucoup de membres. C’est un club qui s’occupe beaucoup de questions de sécurité ou de lutte anti-criminalité», nous explique H’Yuôr Kdoh, sa présidente.
Mais poursuivons notre tour d’horizon. Il y a trois ans encore, le hameau 6A de la commune d’Ea Wy était une sorte de plaque tournante pour les trafiquants de drogues et les toxicomanes: un véritable casse-tête les autorités du district d’Ea H’leo. Mais là aussi, les femmes ont font montre d’une énergie remarquable, en sensibilisant la population aux dangers de la drogue et en prêtant main forte à la police, le cas échéant. Si le village ne compte plus aucun toxicomane depuis deux ans - les résultats ne se seront pas fait attendre -, c’est incontestablement à ses femmes qu’il le doit. Nông Thi Huê, l’une d’elles:
«Ici, les femmes sont bien conscientes du danger que représente le trafic de drogue. Alors naturellement, elles essaient d’en parler autour d’elles et de créer une prise de conscience collective. Et d’ailleurs, il n’y a plus aucun toxicomane dans le village», nous dit Nông Thi Huê, l’une de ces femmes combatives et opiniâtres.
Comme nous l’explique volontiers Nguyên Thi Thu Nguyêt, la présidente de l’antenne de l’Union des femmes vietnamiennes de la province de Dak Lak, la priorité est d’aider les femmes à développer l’économie familiale et de les encourager à s’investir dans la vie sociale. C’est ainsi que de nombreux clubs ont été crées et que 945 femmes, dont plus de la moitié sont issues d’ethnies minoritaires, ont été distinguées pour leur engagement.
«Je constate que les clubs familiaux pour l’égalité, le progrès et le bonheur marchent particulièrement bien. Je veux dire par là qu’ils attirent beaucoup de participants des deux sexes, ce qui me paraît important, surtout si on veut vraiment inciter les familles à abandonner certaines coutumes arriérées sans renoncer pour autant à leur identité culturelle», nous indique Nguyên Thi Thu Nguyêt.
«La femme est l’avenir de l’homme», chantait Jean Ferrat… Que dire de plus?