L’ordre règne à Hà Bâu…

(VOVWORLD) - Si la nouvelle ruralité est bien souvent synonyme de modernisation, il arrive aussi qu’elle consacre un retour à l’ordre…

Témoin Hà Bâu, une commune de la province de Gia Lai, qui après avoir été un foyer de subversion, il y a de cela une bonne vingtaine d’année, est aujourd’hui la première localité du district de Dak Doa à répondre aux normes de la nouvelle ruralité...

L’ordre règne à Hà Bâu… - ảnh 1Les autorités locales veillent toujours au bien-être social de la communauté (photo: Ngoc Anh)

La commune de Hà Bâu se compose de 8 hameaux et abrite 7.800 personnes, issues pour la plupart des ethnies Jrai et Bana. Au début des années 2000, elle était encore l’un des bastions du FULRO (Front Unifié de Lutte des Races opprimées), une organisation séparatiste illégale, pilotée depuis l’étranger par des éléments subversifs qui s’étaient mis en tête de créer une sorte d’État plus ou moins théocratique, regroupant les minorités du Centre sous la bannière d’un groupuscule se revendiquant du protestantisme… C’était sans compter sur la clairvoyance des autorités vietnamiennes, qui ont su rétablir l’ordre social à Hà Bâu, en se montrant particulièrement clémentes à l’égard des suiveurs, qui se sont vus offrir une seconde chance, comme nous l’explique Nguyên Huu Tho, qui est à la fois secrétaire du comité du Parti et président du Conseil populaire du district de Dak Doa.  

«Il faut bien comprendre que les membres du FULRO étaient manipulés par des éléments subversifs et qu’ils manquaient de discernement, à l’époque… Plutôt que de les condamner, on essaie de les ramener sur le droit chemin et de favoriser leur réinsertion sociale», nous dit-il.   

Grâce aux autorités locales, les anciens membres du FULRO ont pu se racheter une virginité. Désormais, ils suivent à la lettre les lois et les politiques du Parti et de l’État, à l’instar de Bome, un Bana qui habite le village de Rai…

«Je n’aurai pas assez de ma vie entière pour me repentir de mes errements du passé», nous confesse-t-il. «Comment ai-je pu me laisser abuser à ce point? Maintenant, les conditions de vie sont bien meilleures. Regardez: les routes ont été élargies, les écoles et les dispensaires modernisés... Et les autorités locales veillent toujours au bien-être social de la communauté!» 

Pluriethnique, la commune de Hà Bâu est également multiconfessionnelle puisqu’elle abrite aussi bien des chrétiens que des bouddhistes, des protestants et des caodaïstes. Les organisations religieuses, dûment déclarées, sont tenues d’informer les autorités locales de leurs activités. Toutes les cérémonies, toutes les grandes fêtes religieuses, se déroulent conformément à la loi en vigueur.  

L’ordre règne à Hà Bâu… - ảnh 2La récolte (photo: baogialai.com.vn)

Localité agricole s’il en est, Hà Bâu compte 3.773 hectares de terres arables, le café et le poivre étant les cultures dominantes, et 130 hectares réservés à la sylviculture. Mais l’élevage n’est pas en reste puisqu’on dénombre 14.420 têtes: du bétail, mais aussi des volailles.

Au cours de ces 10 dernières années, la commune a investi plus de 47 milliards de dôngs (plus de 1,72 million d’euros) dans la modernisation des infrastructures. Mais les autorités communales ont également fait en sorte de s’assurer la collaboration d’une entreprise pour aider les caféïculteurs à développer leur production. Pour Y Hiêu, le vice-président du comité populaire communal, développement économique et bien-être social vont de pair…    

«De manière générale, le niveau de vie s’est nettement amélioré», constate-t-il. «Les infrastructures ont été modernisées et la sécurité politique est assurée. À notre niveau, on fait en sorte de créer des emplois et d’améliorer la qualité des soins médicaux…Le taux de foyers pauvres a été ramené de 2 à 1,5% en 2020, ce qui montre bien que tous ces efforts finissent par donner des résultats».

L’ordre règne donc à Hà Bâu… Qui songerait à s’en plaindre? Certainement pas les habitants de la commune, dont le revenu annuel moyen avoisine désormais les 41 millions de dôngs (environ 1500 euros), et qui sont légitimement fiers d’avoir su faire de leurs hameaux des «villages culturels» à la pointe du progrès…    

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