Un cas d’école…

(VOVWORLD) - C’est sur les Hauts plateaux du Centre que nous nous rendons aujourd’hui, et plus précisément à Dak Ro Wa, une commune rattachée à la province de Kon Tum qui, en plus d’être peuplée essentiellement de Banars, a l’heureuse particularité de faire peau neuve, grâce à la nouvelle ruralité. C’est à tel point vrai que Dak Ro Wa fait aujourd’hui figure de cas d’école. 
Un cas d’école… - ảnh 1Une route est en train d'être bétonnée à Dak Ro Wa. Photo: VOV

De nouvelles routes bétonnées, de nouvelles exploitations de caféiers et d’arbres fruitiers, de nouvelles fermes d’élevages et surtout un niveau de vie rehaussé… Voilà, en quelques mots, à quoi se résume l’incroyable métamorphose qu’aura vécu - et en l’espace d’une petite décennie, s’il vous plaît! - Kon Jô Dri, l’un des villages jadis les plus pauvres de la commune de Dak Ro Wa. Ce village, on y accède par le pont Kon Klor, l’un de plus beaux spécimens de pont suspendu des Hauts plateaux, qui est ainsi devenu le plus court chemin vers un nouveau pays de Cocagne… Il faut dire qu’avec des bénéfices annuels oscillant entre 150 et 180 millions de dôngs (5.400 - 6.500 euros), les agriculteurs du cru ont de quoi exulter, même s’ils ont le triomphe modeste, à l’instar d’A Mim. 

«Cette nouvelle ruralité, elle est synonyme de développement économique et d’amélioration du niveau de vie», nous dit-il. «Les gens ont pu bénéficier de prêts à taux préférentiel pour investir dans la caféiculture, la culture du laurier à suif et l’élevage… Et du coup, la pauvreté ne cesse de reculer. Maintenant, on a suffisamment d’argent pour se faire construire des maisons, pour acheter des véhicules, pour envoyer les enfants à l’école… Autant de choses qui étaient difficilement accessibles, avant…»        

Un cas d’école… - ảnh 2Photo: VOV

À en juger par les évolutions en cours à Kon Ko Tu, le village voisin, il semblerait bien que Kon Jô Dri soit en train de faire des émules… Sur place, la modernisation des infrastructures routières a permis non seulement de réduire le temps de déplacement, mais aussi de favoriser le transport des produits agricoles. Mais tout a un prix. Y Maih, elle, a dû céder une partie de son terrain pour permettre l’élargissement de la route. Loin de s’en plaindre, elle estime - et à juste titre - avoir investi pour le bien de la communauté, forcément indissociable du sien… 

«Oui, c’est vrai qu’on a cédé du terrain, mais je ne regrette rien, au contraire… Regardez, elle est quand même beaucoup mieux, cette route, et pas seulement pour les enfants qui l’empruntent pour aller à l’école: elle facilite le commerce, ce qui est une excellente chose!», se félicite-t-elle. 

Pour en arriver à ce beau résultat, les autorités de Dak Ro Wa ont élaboré une stratégie de développement et multiplié les opérations de sensibilisation auprès de la population. De manière générale, la commune n’a pas lésiné sur les moyens: 100 milliards de dôngs, soit 3,6 millions d’euros, ont été investis au cours des dix dernières années…

En termes de réalisations, cette Dak Ro Wa en cours de nouvelle ruralisation peut s’enorgueillir de posséder 35 kilomètres de routes vicinales asphaltées ou bétonnées et trois nouveaux transformateurs qui devraient lui permettre d’être enfin connectée au réseau électrique national. Mais c’est encore en termes de réduction de la pauvreté que les résultats sont les plus impressionnants puisque la commune ne compte plus que 10% de foyers pauvres et que le revenu annuel moyen tourne désormais autour de 40 millions de dôngs (1440 euros).

Cela étant, il reste encore à Dak Ro Wa du chemin à parcourir puisqu’elle n’est pas encore officiellement une commune néo-rurale. Qu’on se rassure: ce devrait être le cas dès 2023, comme nous l’explique Doàn Van Hâu, le président du comité populaire.  

«Pour l’instant, on en est à 12 critères: 12 sur 19», nous indique-t-il. «L’objectif, pour 2021, c’est de cocher trois cases supplémentaires qui concernent les voies de communication, l’organisation de la production et la protection de l’environnement. Mais vous savez, le cœur de notre stratégie de développement, ça reste vraiment la population…» 

À ce stade, on voit difficilement comment la dynamique de progrès ainsi enclenchée pourrait connaître un ralentissement, d’autant que la population locale est aussi impliquée que motivée…       

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