(VOVWORLD) - Des brocatelles, on en
fait un peu partout, au Vietnam. Mais aujourd’hui, ce sont celles de Môc Châu
qui nous intéressent. Véritable fleuron de l’artisanat Thaï, ces brocatelles
font le bonheur des touristes, vietnamiens ou non.
Tisserande patentée,
Luong Thi Sen habite Ang, un village rattaché à la commune de Dông Sang. Depuis
déjà plusieurs dizaines d’années, elle s’emploie à transmettre son savoir-faire
aux jeunes. Pour elle, c’est absolument vital : il en va de la survie de
tout un pan de sa culture. Elle nous détaille les grandes étapes de son
travail.
« Autrefois, nous
cultivions nous-mêmes le coton. Après la filature, il fallait mettre les fils
dans de l’eau de riz, puis les laisser sécher au soleil avant de les teinter
avec les feuilles ou les fleurs cueillies dans la forêt. », nous
explique-t-elle.
Dans la commune de Dông
Sang, les métiers à tisser n’ont pas été remisés, grâce notamment à
l’association des femmes, qui a su se montrer opiniâtre. Et on ne remerciera
jamais assez ces dames pour leur persévérance ! Châles, sacs, draps et
oreillers sont désormais proposés aux touristes ou utilisés dans les auberges.
Le tissage et la couture rapportent à celles qui s’y adonnent près de 200
dollars par mois, ce qui est loin d’être négligeable, en tout cas en milieu
rural. Et ce n’est pas tout, car la plupart de ces artisanes proposent aux
touristes de s’essayer aux joies de leur métier. Dào Yên Nhi, qui est une touriste
hanoïenne, s’enthousiasme franchement.
« Je trouve tout ça
passionnant ! Je suis très heureuse de pouvoir tisser moi-même avec des
fils de coton. », nous dit-elle.
Une femme s’emploie à transmettre son savoir-faire
aux jeunes - Photo baosonla.org.vn
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Tous les jours, en
revenant des champs, les villageoises se réunissent à la maison culturelle
communautaire. Qu’on se rassure tout de suite, les conciliabules auxquels elles
se livrent ne sont pas destinés à médire de leurs maris, mais bien à discuter
techniques de couture, de tissage ou de broderie. Ces petites réunions du soir
ont du reste lieu avec l’absolue bénédiction des autorités du district de Môc
Châu, pour lesquelles toute initiative allant dans le sens de la préservation
de l’artisanat traditionnel est bonne à prendre. C’est en tout cas ce qui
ressort des propos de Dinh Thi Huong, le chef du Bureau de la Culture et de
l’Information du district de Môc Châu.
« Chaque foyer
reçoit une somme d’argent destinée à la réparation ou l’entretien du métier à
tisser et à l’achat d’une petite vitrine dans laquelle sont exposés les
produits. Mais il faut savoir que les
foyers qui se regroupent en coopérative peuvent recevoir jusqu’à 7 millions de
dôngs», nous indique-t-il.
À Môc Châu, le tissage
de brocatelles n’est pas qu’un simple artisanat : c’est un véritable
héritage culturel…