Les habitations Giay

(VOVworld) - Le hameau de Ta Van Giay se niche au coeur de la vallée de Muong Hoa, en plein district de Sapa (province de Lao Cai), un endroit éminement bucolique, traversé par la rivière des Fleurs, où les hommes vivent en harmonie avec la nature. 

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Les Giay ont l’habitude de vivre à proximité des cours d’eau


Semblables en cela à n’importe quelle autre ethnie, les Giay ont l’habitude de vivre à proximité des cours d’eau, ce qui les aide, aussi bien dans leur vie quotidienne que pour les travaux agricoles auxquels ils se livrent. Chez eux, l’orientation d’une maison est particulièrement importante : bien orientée, une maison est censée apporter richesse et bonheur à son propriétaire. Aussi font-ils appel à des géomanciens avant de se lancer dans la construction d’une maison. San Chang, du hameau de Ta Van Giay :

« Idéalement, une maison doit être adossée à la montagne et être ouverte sur un large espace. En aucun cas elle ne doit donner sur la montagne ou sur un cimetière. »   

Evidemment !... Il est tout de même rassurant de constater que suspertition et simple bon sens peuvent parfois aller de pair !... Comme nous l’explique San Chang, la maisonnée vivra heureuse, sous la protection du génie de la montagne, à condition que celui-ci reste derrière elle. Et par ailleurs, il ne doit y avoir aucun obstacle devant la façade : il y en a déjà suffisamment dans la vie pour qu’on en rajoute chez soi !       Hoang Van Lu, un autre Giay :

« On choisit l’orientation selon l’horoscope du propriétaire. Mais si un membre de sa famille présente un horoscope nuisible aux travaux, il faut le faire disparaître le jour de la mise en chantier !... »   

Au niveau des matériaux, les Giay tressent des cloisons en bambou tressé qu’ils recouvrent d’un mélange de terre et de paille. Les foyers aisés préfèrent néanmoins le bois, mais pas n’importe quel bois comme nous le précise San Chang. 

« Les arbres dépourvus de cimes, rompus par le tonnerre, ou servant d’abris aux corbeaux ou aux vautours ne sont jamais utilisés : ils portent malchance ! »   

 

Les habitations Giay - ảnh 2

Photo : internet

Une maison traditionnelle mesure 1,8 mètre de haut et de 10 mètres de large. L’espace est divisé en trois travées donnant sur autant de portes d’entrée, la principale se trouvant au milieu, les deux autres donnant soit sur la cuisine, soit sur les parties reculées de la demeure. San Chang :

« Les portes secondaires sont réservées aux femmes enceintes ou à celles qui viennent tout juste d’accoucher. Si quelqu’un apporte de la viande crue, il doit emprunter la porte qui donne sur la cuisine !... »

Quand on vous dit que bon sens et suspertitions peuvent faire bon ménage !... Sachez en tout cas que l’autel des ancêtres trône dans la travée centrale, c’est à dire à la place d’honneur.  

« Pour les travées latérales, on érige des mezzanines, c’est-à-dire des planchers en surplomb aménagés comme dépôt ou comme chambre à coucher pour les invités. Pas de maison Giay sans mezzanine !...»

Tous les membres de la maisonnée couchent en-dessous des mezzanines. Quant à la belle-fille aînée, elle a le grand privilège d’occuper la travée occidentale, celle qui est la plus proche de la cuisine, son domaine d’élection, comme nous l’explique San Chang.   

« La belle-fille aînée doit se lever très tôt pour préparer les repas pour la famille, c’est pour ça qu’ elle doit rester proche de la cuisine. »

Eh oui !... Les féministes apprécieront !...

Sachez enfin, pour finir, que les maisons Giay sont ornées de balles d’étoffe multicolores censées les protéger du vent et de la pluie. Quant à savoir si cette protection est efficace, c’est une autre histoire !...
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