Les maisons des Chams

(VOVworld) - En général, les villages Chams se situent légèrement en hauteur, dans des régions de collines, entourés de champs de culture sur brûlis. Chaque lignée familiale s’accapare un ensemble de maisons, accôtées les unes aux autres, et disposées en rectangle ou en carré.
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La maison d'une famille Cham

Les Chams croient que les esprits maléfiques aiment se réfugier à l’ombre des grands arbres. Alors, bien évidemment, ils évitent soigneusement d’en planter autour de leurs maisons, lesquelles se retrouvent ainsi exposées au soleil et à la pluie. Cela étant, même si elles n’ont pas de verdure à proximité immédiate, ces maisons sont en tout cas disposées en enfilade, les unes jouxtant les autres dans une continuité parfaite. Le Duy Dai, du musée d'ethnographie du Vietnam :  « Chez les Chams, les façades des maisons sont orientées à l’est, vers le soleil levant. Et de manière générale, toutes les maisons d’un même village sont bien alignées ».    

Comme nous vous disions la semaine dernière, la société Cham est essentiellement matriarcale. Une fois mariées, les filles d’une famille donnée restent habiter à proximité de chez leurs parents, mais dans des maisons individuelles. Autant dire qu’une lignée familiale possède, en principe, autant de maisons que de filles ayant convolé en justes noces ! Mais le nombre de maisons dépend aussi de la couche sociale à laquelle la famille appartient. Le Duy Dai : « Les familles de notables peuvent facilement avoir jusqu’à 7 maisons, les autres doivent se contenter de 5, au maximum. Si l’une de ces maisons n’est pas habitée, elle sert d’entrepôt pour les outils agricoles. »       

Les maisons des Chams - ảnh 2

De toutes ces maisons que peut posséder une lignée familiale, une est plus importante que toutes les autres : le « thang dơ ». C’est en effet là qu’ont lieu les mariages ou les cérémonies de culte. Le Duy Dai explique : « Le « thang do » est réservé aux jeunes mariés. Lorsque la fille aînée d’une famille se marie, elle s’y installe avec son mari, ses parents déménageant alors dans une autre maison appelée « thang lâm ». Mais elle doit à son tour céder la place si elle a une sœur plus jeune qui se mari pour aller s’installer dans le « mư dâu ». Et ainsi de suite… » 

Chez les Chams, l’orientation des maisons est particulièrement importante : « Oui, c’est très important, c’est vrai. Pour le « thang do », par exemple, c’est toujours sur un axe nord-est, qui est censé apporter la fécondité. Le « thang lam », lui, est toujours à côté ».    

De nos jours, le système matriarcal a tendance à disparaître au profit de l’apparition de familles nucléaires. Du coup, il y a moins d’enfilades de maisons. Mais les habitations n’en conservent pas moins une véritable « âme ». Le Duy Dai : « À l'heure actuelle, on ne trouve presque plus d’ensembles de 5 ou 7 maisons. Mais chaque maison prise séparément conserve sa structure traditionnelle et surtout son orientation ».      

Des nouvelles maisons voient le jour dans des villages Chams. Mais le rituel qui accompagne la construction reste immuable. Les travaux débutent ainsi toujours un mercredi ou un jeudi, pourvu que ceux-ci tombent durant les dernières semaines des 3ème, 6ème, 8ème, 10ème ou 11ème mois du calendrier des Chams et qu’ils soient un jouir pair sur le calendrier !...
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