(VOVWORLD) - Nhưng dua tre trong suong (Enfants de la brume), le premier long métrage documentaire de la jeune réalisatrice Hà Lê Diêm a été projeté dans le cadre de la Semaine «Cinéma vietnamien – Itinéraire de la lumière» qui a eu lieu du 5 au 12 décembre à Paris, suscitant un accueil chaleureux du public. Le film a offert une véritable fierté au cinéma vietnamien en figurant dans la liste restreinte des Oscars 2023. Avant cette reconnaissance, Enfants de la brume avait déjà été couronné par de nombreux prix internationaux prestigieux, témoignant de sa qualité artistique et permettant à la culture vietnamienne de toucher un public toujours plus large à travers le monde.
L'affiche du film |
Le documentaire raconte l’histoire de Di, une fillette de 12 ans issue de l’ethnie Mông, qui vit dans les montagnes embrumées de Sa Pa, dans le nord-ouest du Vietnam. Dans cette communauté, les jeunes filles se marient très tôt et participent, pour marquer la fin de leur enfance, à la tradition du «rapt de la mariée», qui a lieu généralement à l’occasion du Nouvel An lunaire.
D’une durée de près de 100 minutes, le film met en lumière le choc inévitable auquel sont confrontés les enfants vivant dans un environnement très traditionnel et parfois archaïque, tout en étant confrontés aux réalités du monde moderne. Ce dilemme est incarné par Di, déchirée entre tradition et modernité, à l’image de nombreuses jeunes filles de sa génération.
Hà Lê Diêm échange avec le public en France. Photo: Bảo Trâm |
Au-delà du parcours d’une jeune fille des montagnes, Enfants de la brume transmet des valeurs culturelles, spirituelles et humaines propres au Vietnam. À travers des vies modestes et des paysages majestueux, Hà Lê Diêm signe un documentaire à la fois artistique et accessible, capable de toucher profondément tous les spectateurs, à Paris comme ailleurs.
“Je suis très heureuse et fière que mon film ait été choisi pour la Semaine du cinéma vietnamien à Paris. J’espère que les spectateurs vietnamiens vivant à Paris, ainsi que le public français, ont l’occasion de découvrir le nord du Vietnam à travers le regard sensible d’une jeune fille. Même si l’histoire est très personnelle, je suis sûre que chacun y retrouvera des échos de l’adolescence et pourra, à certains moments, se reconnaître dans le film”.
Hà Lê Diêm pose aux côtés de ses admirateurs. Photo: Bảo Trâm |
La réalisatrice a été particulièrement émue par la chaleur et la curiosité du public. Après la projection, de nombreuses questions ont été posées lors de la rencontre avec l’équipe du film, témoignant de l’intérêt réel pour l’histoire et la démarche artistique. Dans ses précédentes présentations en Europe, Hà Lê Diêm a toujours reçu un accueil enthousiaste de la part de la communauté vietnamienne:
«Chaque fois que je rencontre la communauté vietnamienne en France, je suis touchée par leur chaleur, leur curiosité et l’attention qu’ils portent au cinéma vietnamien. C’est une sensation de retrouver une grande famille, sans aucune distance».
Hà Lê Diêm échange avec les jeunes au Centre culturel du Vietnam en France. Photo: Bảo Trâm |
La Semaine du cinéma vietnamien à Paris a confirmé le rayonnement du cinéma vietnamien, en particulier des documentaires indépendants, qui attirent de plus en plus l’attention du public international, comme l’a souligné Hà Lê Diêm.
«L’intérêt pour les films vietnamiens ne cesse de croître. On me demande souvent: Quels films vietnamiens valent la peine cette année? Cela montre à quel point le public attend avec impatience de nouvelles histoires du Vietnam».
Outre les projections, la jeune réalisatrice a participé à des tables rondes et à des rencontres entre cinéastes vietnamiens et français, favorisant les échanges, le partage d’expériences et l’ouverture du marché pour le cinéma vietnamien.
La présence d'Enfants de la brume dans les festivals internationaux, combinée aux succès précédents de films tels que Chuyên di cuôi cung cua chi Phung (Le dernier voyage de Phung) de la réalisatrice Nguyên Thi Tham ou Finding Phong (Trouver Phong) des réalisateurs Trân Phuong Thao et Swann Dubus, ouvre de nouvelles perspectives, confirmant que le public vietnamien et international est prêt à accueillir des œuvres artistiques et humanistes de grande qualité.