Le marché aux poissons de Hoà My pendant la saison des eaux

(VOVWORLD) - Hoà My est une commune rattachée au district de Phung Hiêp, dans la province méridionale de Hâu Giang. Elle abrite un marché aux poissons pour le moins singulier, surnommé «marché des fantômes accroupis», en raison du fait qu’il ne se tient qu’entre minuit et l’aube. C’est pendant la saison des eaux, quand tous les champs sont inondés, que ce marché est le plus animé.
Le marché aux poissons de Hoà My pendant la saison des eaux - ảnh 1Acheteurs et vendeurs échangent au marché aux poissons. Photo: Tân Phong/VOV

Hâu Giang est uneprovince basse dans le delta du Mékong, et dans cette province, c’est le district de Phung Hiêp qui est le plus bas, mais aussi le plus riche en poissons. La saison des eaux a commencé il y a deux mois et aujourd’hui, tous les champs du district sont inondés. Les agriculteurs, transformés en pêcheurs, naviguent sur des barques au milieu de cette immense étendue d’eau riche en alluvions, mais aussi en espèces aquatiques qu’ils capturent pour les revendre au «marché des fantômes accroupis» de Hoà My. 

Il est minuit. Alors que les autres dorment encore, pêcheurs et commerçants affluent de tous les coins au marché de Hoà My, les uns par voie fluviale, les autres par voie terrestre. Le nombre de pêcheurs s’élève parfois à 200 et celui des commerçants varie entre 15 et 40, comme l’indique Dang Van Giang, un résident local. 

«Cette année, l’eau est plus abondante que d’ordinaire et les poissons aussi, surtout les petits tels que les perches grimpeuses et les gouramis. Quant aux têtes-de-serpent, elles sont plus rares. Mais aujourd’hui, j’ai pu en capter sept kilos quand même. Je les ai tous vendus pour plus de 800.000 dôngs, soit 30 dollars», partage-t-il.

Le marché aux poissons de Hoà My pendant la saison des eaux - ảnh 2Poissons fraîchement pêchés. Photo: Tân Phong/VOV

Sur une bande de terre de 300 mètres de long, bordée d’un côté par une route et de l’autre par un cours d’eau, sans magasin ni éclairage électrique, les commerçants se trouvent chacun une place où ils installent un tabouret très bas pour s’asseoir et faire leurs affaires. Le marché est éclairé par des torches portées à la main ou sur la tête des vendeurs et des acheteurs. Les produits les plus plébiscités sont les poissons, les anguilles, les crevettes, mais aussi des fleurs comestibles de saison telles que les fleurs de chanvre de rivière ou de nénuphar. Après un marchandage réussi, les produits sont rapidement transportés par les commerçants à moto vers les grands marchés de la région, à Cân Tho, Vinh Long ou Soc Trang. Lê Thi Loan fait partie des commerçants habitués d’ici. 

«Je me lève à minuit pour aller au marché et acheter aux pêcheurs tout ce qu’ils ont à proposer: des poissons, des grenouilles ou des petites crevettes. Nous sommes en pleine saison des eaux et les prix sont bas. À 3h du matin, je transporte mes achats à Cân Tho pour les revendre. Après les avoir tous revendus, je rentre chez moi», nous fait-elle savoir. 

En moyenne, le marché de Hoà My voit s’échanger entre 3 et 4 tonnes de poissons, et exceptionnellement le double. Lâm Thi Chiên y fait ses affaires depuis une trentaine d’années. 

«Les gros poissons font défaut ce temps-ci, je ne peux qu’en acheter entre 50 et 60 kilos par nuit, au prix moyen de 100.000 dôngs, soit 4 dollars le kilo», indique-t-elle.

Après avoir vendu leurs pêches aux commerçants, les agriculteurs se retrouvent dans les gargottes et cafés au bord du fleuve. À côté d’un café ou d’un thé chaud, ils discutent joyeusement des récoltes et des pêches. Après une petite pause, ils se précipitent vers leurs barques motorisées et commencent une nouvelle journée de pêche qu’ils espèrent aussi abondante que peut le permettre la générosité du Mékong.

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