Les Giay de Lao Cai

(VOVworld) - Les Giay sont une ethnie qui réside essentiellement dans les provinces montagneuses de Lao Cai, Ha Giang, Lai Chau et Cao Bang, au nord, donc. Ils ont plusieurs autres appellations : Dang, Pau Thin ou Sa. A l’instar d’autres ethnies du groupe Tay-Thay, les Giay vivent de la riziculture aquatique et de l’élevage. Mais aujourd’hui, nous nous intéressons de près aux Giay qui habitent la province de Lao Cai.

Les Giay de Lao Cai - ảnh 1

Photo : internet

Dans la province de Lao Cai, les Giay habitent à Ta Van Giay, un village rattaché au district de Sapa. C’est un village paisible niché au pied de la chaîne de Hoang Lien Son, dans la vallée de Muong Hoa. Il abrite quelque 140 foyers. Les Giay construisent leurs maisons sur le flanc des collines, au milieu des rizières en terrasses. Ils habitent autant dans des maisons sur pilotis que dans des maisons en terre. Quoiqu’il en soit, ces habitations comportent plusieurs salles, celle du milieu étant toujours réservée au culte des ancêtres et aux invités. Hoang Muc, un patriarche du village, qui habite dans une maison centenaire :

« Cette maison a été construite avant ma naissance. C’est mon père qui l’a bâtie, en 1930. Autour, vous trouverez uniquement de nouvelles maisons, les plus anciennes n’ont que 30-40 ans. Dans une maison Giay, l’entrait ne se trouve qu’à 1,8 mètre du sol, ou moins. Quant à la largeur de la maison, elle est d’environ 9-10 mètres. Si les maisons Mong sont très basses, à tel point que l’on doit souvent courber le dos en y entrant, on peut facilement entrer dans les maisons Giay. Une maison typique compte trois travées, celle au milieu, qui est plus grande, sert de salon. »

A la différence des femmes Dao ou Mong, les femmes Giay s’occupent uniquement des travaux champêtres et ménagers. Pas question qu’elles sortent pour vendre des brocatelles aux touristes. Lorsqu’elles ne travaillent pas au champ et ne sont pas occupées par le ménage, elles se mettent à confectionner des vêtements pour toute la famille. Dans la mesure où les costumes Giay sont plus simples que ceux d’autres ethnies, elles n’ont pas la tâche trop ardue. Les broderies sont rares, la seule décoration résidant dans des rubans en couleur qui bordent le cou ou le pan. Selon Luc Thi Ta, la tenue des femmes Giay n’a pas changé depuis des générations :

« Nos ancêtres portaient les mêmes costumes. Ma grand-mère me disait qu’il fallait choisir des hauts bleus ou roses. En fait, les jeunes sont en rose et les moins jeunes optent pour le bleu ou le noir. Autrefois, nous cousions à la main mais aujourd’hui, la machine à coudre facilite beaucoup les choses. »

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Mais les habits des femmes Giay de Lao Cai sont différents de ceux de leurs consoeurs de Lai Chau ou d’Ha Giang. Elles portent un pantalon en soie ou en satin noir, mais la ceinture, intégrée au pantalon, est rouge. Leurs hauts peuvent être de n’importe quelle couleur, à l’exception du blanc. Les tuniques comprennent des boutons en tissu ou en argent, installés sous l’aisselle droite. Le col est relevé. Un ruban de couleur différente de celle de la tenue borde la boutonnière et les manches. Les filles Giay préfèrent aujourd’hui border également le pan de leur chemisier. Mais il arrive aussi que chaque bordure soit d’une couleur différente. Autrefois, les rubans larges étaient destinés aux personnes âgées et les plus étroits, aux jeunes.

La tenue des hommes est encore plus simple. Elle comprend un pantalon en coton noir, une chemise noire avec des boutons en tissu, un turban en coton indigo. Selon Hoang Chinh, les hommes de son ethnie ne portent pas cette tenue à l’école ou au travail comme les femmes, ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils négligent leur tradition :

« La tenue traditionnelle est mince. Elle ne tient pas chaud. Donc nous la portons seulement à l’occasion du Tet, histoire de préserver la tradition. »

Le Tet est en effet l’occasion pour Chinh et ses amis d’arborer les plus beaux costumes de leur ethnie, mais aussi, de faire montre de leur talent de cuisinier :

« Les plats typiques de notre ethnie sont ultra-sophistiqués. Il faut facilement une demi-journée pour préparer un plat de viande mijotée ou grillée. La viande grillée des Giay n’est jamais en morceaux. Il faut griller l’animal en entier ! C’est pourquoi, nous ne faisons ces plats qu’à l’occasion des grandes fêtes. »

Mais outre les plats sophistiqués dont parlait Hoang Chinh, les Giay ont tout de même des plats bien plus simples. Et ce sont les femmes qui les préparent, quotidiennement. Il s’agit de gâteaux faits à base de riz pilé ou grillé, un peu à la façon du pop-corn. Pour plusieurs familles Giay, ces gâteaux populaires constituent d’ailleurs une source de revenu supplémentaire.

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